La terre cultivable manquait
Autrefois, la Gaule n’était que bois et forêts, et il ne faisait pas bon se promener dans les bois, parce que le loup y était, demandez au petit chaperon rouge. La Gaule était une mer d’arbres, avec quelques rares îlots, les petits villages gaulois battus par le flot des arbres. Une mer d’arbres peuplée de sangliers, pour le plus grand plaisir d’Obélix qui ne craignait pas le loup – c’est le loup qui craignait Obélix.
Mais cette Gaule pleine d’arbre et quasi vide d’hommes était déjà surpeuplée compte tenu des techniques de l’époque… et les Gaulois ont rasé la forêt d’Obélix. Ils ont abattu la forêt, créant ainsi les paysages de la doulce France, avec des champs, des étendues de blé ondulant au vent du printemps, des plaines de carottes et petits pois. Des champs sans sanglier. Obélix en pleure encore, on entend sa complainte : « Auprès de mon arbre, je vivais heureux », où sont mes sangliers d’antan ?
La terre cultivable manque encore
Aujourd’hui il faut nourrir sept milliards d’hommes, bientôt neuf ; il faut encore trouver de nouvelles terres en abattant encore des arbres.
En France ce n’est plus possible, c’est déjà fait.
Alors des yeux gourmands se tournent vers les dernières forêts : Amazonie, Congo, Indonésie…
Le vrai massacre à la tronçonneuse est commencé.
La forêt équatoriale disparaît, et tout le monde s’alarme, s’agite, accuse… Les descendants des Gaulois défricheurs regardent d’un air réprobateur les Brésiliens qui osent tailler la forêt d’Amazonie… comme s’il existait un droit du premier à défricher. En réalité il s’agit d’une conséquence mécanique du manque de terre cultivable déjà défrichée.
Il faut donc trouver encore de nouvelles terres en abattant encore des arbres.
Ou alors, accroître les rendements…
… Mais il y a beaucoup d’opposants aux moyens d’accroître les rendements ; dont ceux qui se lamentent de la disparition des forêts et qui n’ont pas compris l’origine du problème.