On le répète, nous vivons à crédit de la planète et notre dette augmente année après année. Nous consommons au-delà de ce que la planète peut régénérer, nous épuisons la terre, l’eau, nous salissons l’air de CO2. Pourtant, nous continuons à implorer la croissance, nous voulons consommer encore plus. … c’est la mère du réchauffement climatique.
Sauf, bien entendu, si l’on découvrait le secret de la croissance CO2-free. Est-elle possible ? Quelques candidats aux élections font mine de le croire en promettant à la fois et la croissance et une réduction des émissions de CO2 – le beurre et l’argent du beurre.
- Messieurs et chers électeurs, je vous promets une croissance de 5 % !
- Bravo, vivat !
- Messieurs et chers électeurs, je vous promets de réduire le prix de l’essence !
- Bravo, vivat !
- Messieurs et chers électeurs, je vous promets de réduire les émissions de CO2 et le réchauffement climatique !
- Bravo, vivat !
… Et les électeurs votent pour ces candidats bien disants qui ne reculent devant aucune contradiction.
Difficile de faire la part entre hypocrisie et ignorance, autant dans les discours de ces candidats qui font mine de croire en une croissance CO2-free, que dans l’esprit des électeurs qui font mine de croire ces candidats qui font mine d’y croire.
La liaison intime de la croissance économique et de la croissance des émissions de CO2, et donc du réchauffement climatique est pourtant bien connue, ce n’est pas un secret, elle s’affiche en public ; quantité de selfies les montrent main dans la main, cheek to cheek. En voici un instantané, où la mise au point a été faite sur la crise financière et économique qui a éclaté en 2008 :
Source : D’après http://unstats.un.org/ (United Nations Statistics division) – GDP, at constant 2005 prices
et d’après http://www.oecd-ilibrary.org/ – Emissions of carbon dioxide
Indice base 100 en 2004 pour les deux variables
• Le PIB n’est pas CO2-free.
Nous souhaitons plus de croissance du PIB et du pouvoir d’achat, pour satisfaire nos demandes, nos désirs ; c’est humain…
Toutefois, il faut être conscient que plus de PIB c’est plus de CO2, plus de réchauffement climatique.
… Ce qui n’empêche pas beaucoup d’électeurs de voter pour la croissance de cet indice de réchauffement climatique ! Pour la fin du mois, et tant pis pour la fin du monde. .
Voir aussi Développement durable, ou sobriété et décroissance